Révéler l'invisible

«Révéler l’invisible» naît du désir d’entremêler des langages artistiques, notamment au départ la vidéo et la danse contact.

Nous avons d’abord confronté ces langages en appliquant des filtres et des effets à l’image de la danse. De l’observation de ces images déroutantes au niveau perceptif a émergé un dialogue relationnel, sur les liens avec soi-même et les autres.

Le rendu du dispositif, mêlant le présent de la danse superposé à son image projetée, interroge le spectateur sur le réel et l’oblige à choisir où porter son regard et son attention. Ce choix perpétuel, à l’image du fonctionnement de la perception, questionne ce processus guidant les choix existentiels.

Un lien évident avec la science et notamment avec la psychologie, nous a mené vers l’élaboration d’un discours autour de ce dispositif.

De la rencontre avec une scientifique émane ainsi une synergie de recherche en danse, art vidéo, et psychologie clinique qui aboutit à une deuxième résidence de création. Celle-ci enrichit le processus de textes prévus pour être déclamés en live. Ils proposent au spectateur une autre lecture au travers de concepts en psychologie clinique, enrichissant la compréhension de ce qui peut être vu et interprété.

Le dispositif « Révéler l’invisible » explore l’interaction entre le corps et l’espace physique dans lequel il évolue. Une caméra filme un espace, et lorsqu’un corps entre dans son champ de vision, sa silhouette et ses mouvements sont captés puis traduits en temps réel en une nouvelle image, une sorte de doppelgänger stylisé, grâce à un programme développé par Kevin Kabengele. Cette image est immédiatement projetée dans l’espace de monstration, aux côtés du corps original : ici, celui des danseurs. Deux images coexistent alors dans le même espace et au même instant : l’image du présent, du réel tel que nos yeux perçoivent le corps du danseur, et l’image miroir d’un présent alternatif et imaginaire, nous offrant une nouvelle perspective sur ce corps. Ainsi, un invisible imaginaire se révèle à nos yeux.